Les sophrologues peuvent être confrontés à ce syndrome touchant souvent des sujets assez jeunes, les racines en sont parfois très profondes expliquant la durée et le risque suicidaire. Attention donc, car la relaxation ne sera d’aucun secours, elle peut même enfoncer.
La méthodologie doit s’articuler sur la phénoménologie existentielle fondement profond de la sophrologie.
Syndrome de fatigue chronique : plus de mortalité par suicide
La mortalité par suicide semble très augmentée chez les personnes atteintes de syndrome de fatigue chronique. En revanche, dans cette population relativement jeune, la mortalité globale n’est pas modifiée. Des chercheurs anglais du King’s College of London ont réalisé une importante étude de cohorte rétrospective ayant suivi plus de 2000 personnes pendant 7 ans. Ces résultats, qui viennent d’être publiés dans la revue The Lancet, soulignent l’importance pour les cliniciens d’être vigilants à l’état psychique de ces patients et d’évaluer systématiquement leur risque suicidaire.
Le syndrome de fatigue chronique est caractérisé par une fatigue persistante et inexpliquée depuis au moins six mois plus ou moins accompagnée d’autres symptômes tels que des douleurs articulaires ou musculaires, des céphalées, des troubles de la mémoire… sans symptômes dépressifs. Les taux de mortalité associés au syndrome de fatigue sont incertains. Quelques études, dont la méthodologie était très limitée, ont retrouvé des taux de mortalité plus élevés parmi les personnes atteintes de syndrome de fatigue chronique.
Les auteurs ont analysé rétrospectivement les données de 2147 personnes atteintes de ce syndrome (1533 femmes et 614 hommes) de 39,1 ans en moyenne. Entre janvier 2007 et décembre 2013, ils ont observé 11 décès parmi les femmes et 6 parmi les hommes.
Il n’y avait pas de différence avec la population générale en termes de mortalité toutes causes confondues et de mortalité liée au cancer. Cependant les auteurs ont mis en évidence un taux bien supérieur de décès par suicide, 6,85 fois plus fréquent chez les personnes souffrant de syndrome de fatigue chronique (IC95%= [2,2-16,0]).
Même si d’autres études devront confirmer ces résultats et examiner les mécanismes sous-jacents, les auteurs concluent sur l‘importance, pour les soignants, d’être attentif au risque suicidaire chez ces patients.
Référence :
Roberts E, Wessely S, Chalder T, Chang CK, Hotopf M.
Mortality of people with chronic fatigue syndrome: a retrospective cohort study in England and Wales from the South London and Maudsley NHS Foundation Trust Biomedical Research Centre (SLaM BRC) Clinical Record Interactive Search (CRIS) Register.
Lancet. 2016 Apr 16;387(10028):1638-43.
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