Alfonso Caycedo est décédé le 11 septembre 2017 à 84 ans.
Personnellement, je tiens à témoigner, c’est un temps d’intense émotion. Me reviennent les rencontres et surtout, tous les entretiens téléphoniques que j’ai eu avec lui, l’admiration pour sa personne, son génie créatif, la richesse de nos échanges. Je ressens encore sa voix vibrante et profonde, son accent plein de surprise, ses hésitations, ses réflexions, tout ce qui fait de lui l’initiateur de la sophrologie. Il nous lègue un trésor qui ne cesse de s’enrichir sous l’impulsion de tous les sophrologues qui utilisent sa méthode et créent eux aussi dans cette voie résolument contemporaine qu’est la sophrologie.
Après la mort de mon propre père en février 2017, c’est aujourd’hui la disparition de celui qui représentait pour moi un autre père, un père spirituel. Avec toute la force de ma conscience, je lui envoie mes remerciements pour tout ce qu’il nous a donné.

Patrick-andré Chéné & Alfonso Caycedo
Dr Patrick-André Chéné
Je rappelle ici un article de 2013 écrit dans la revue « sophrologie », toujours d’actualité, alors qu’il s’était déjà retiré depuis 5/6 ans.
Alfonso Caycedo, le père de la Sophrologie
A Caycedo, neuropsychiatre, est le créateur et le fondateur de la sophrologie.
Derrière cet homme mystérieux, mal connu, ce visage rond au grand front se protégeant derrière de grosses lunettes à monture noire, se cachent un chercheur et découvreur d’une grande humanité.
Il débutait généralement ses cours aux universités d’été jusqu’en 2005 par « Eh bien mes chers amis, c’est un moment historique de la sophrologie qui nous réunit… ». Homme de la conscience, il aimait sacraliser les moments qu’il passait avec nous ; il nous apprenait en l’occurrence, la valeur de l’instant présent. Sa préoccupation était aussi de tracer en permanence l’histoire[1] de la sophrologie.
Il a toujours avancé pas à pas, faisant corps avec ses découvertes sur le fonctionnement de la conscience, prenant le temps de les valider par les phénodescriptions qu’il recueillait lors de nos rencontres.
A Caycedo est en quelque sorte le porte-parole de la conscience ; il est le pionnier d’une nouvelle méthodologie, ouverte à tous, donnant à chacun au plus profond de soi-même la possibilité de découvrir ses multiples états de conscience, de les conquérir et de se transformer favorablement.
J’ai eu la chance d’échanger de nombreuses fois avec lui : je conserve des souvenirs riches de sens. Toujours d’une grande courtoisie, celle de la plupart des grands esprits, il manifestait un profond respect, s’inquiétant de ma famille, l’une de ses valeurs fondamentales.
Ouvert dans nos échanges, il savait tempérer mes propos. Sa qualité d’écoute le rendait extrêmement prudent dans nos dialogues, non pas par politique, mais parce qu’il réfléchissait sans cesse, construisant sans répit notre sophrologie : caycédienne, originelle ou adaptée.
Il lui semblait important de réfléchir sur le présent, passé et avenir et donc de comprendre d’un point de vue technique, les liens entre la sophrologie et le temps. D’ailleurs, il me surprenait toujours : très présent à lui-même lorsqu’il parlait du passé, il se projetait immédiatement dans l’avenir.
Dresser le portrait de A. Caycedo, c’est affirmer la force de la conscience. Il fait partie des êtres chez lesquels transparaît une immense présence naturelle, que nous ressentions dans sa voix. Derrière sa sensibilité se cache une inquiétude pour le devenir de la conscience humaine : il conserve néanmoins l’espoir que la sophrologie peut jouer un rôle fondamental.
Avec ouverture et tolérance, après que je l’ai persuadé que la sophrologie ne pouvait pas fixer ses valeurs mais était par essence ouverte, il a élaboré ce qu’il appelle le « menu » des valeurs pour donner à chacun un sens à son existence, en lui faisant découvrir ses propres valeurs dans la liberté existentielle et la dignité.
En tant que neuropsychiatre, il est d’abord parti de la conscience pathologique. Enrichi par les apports de son « Maître », Ludwig Binswanger, chez lequel il puisa une large part de sa méthodologie, il s’ouvrit à la conscience claire, celle de l’être qui vit, existe et se révèle à lui-même.
Tout en réfléchissant sur la conscience, il senti l’importance du positif. Je le revois à la Sorbonne en 1985, lors de notre première rencontre : il nous présentait une nouvelle technique, la relaxation dynamique du 4ème degré. Tout se constituait devant nous : il nous confiait ses intuitions, la force des valeurs positives, l’affirmation du nouveau regard, il ouvrait des parenthèses et le champ des possibles. Les mots sont pauvres pour décrire la force de ces moments : j’étais un spectateur privilégié de la constitution d’une science. Finalement, quelques années plus tard, une définition qu’il nous donna de la sophrologie, comme « l’école du positif de l’être » s’imposa à moi comme une évidence.
A Caycedo n’aimait pas les conflits ; cela me l’a rendu très attachant. Certains comprennent mal l’une de ses expression préférée « Il faut laisser faire le phénomène » et la confonde avec de l’indifférence : je sais qu’il fut tout sauf indifférent. Son seul souci fut de préserver ce qu’il estimait être une bonne compréhension de la sophrologie en sachant que le respect de sa spécificité assure son efficacité.
Il voulait offrir au monde son œuvre, et il a réussi, au travers de la reconnaissance de la sophrologie et de la possibilité, en ayant reçu une formation sérieuse, d’en faire son métier. Il s’est retiré en 2007, sans doute malade mais sans explication, il disparaît en 2017, le cœur des sophrologues sera toujours avec lui.
Voici le texte émis par sa famille :
In memoriam : Professeur Alfonso Caycedo (1932 – 2017)
Nous avons l’immense tristesse de vous faire part du décès du Professeur Alfonso Caycedo, fondateur de la sophrologie, survenu le 11 septembre 2017 à l’âge de 84 ans.
Le Pr Caycedo a consacré toute sa vie à un travail constant de recherche sur la conscience, à la promotion des valeurs de l’être humain et à la formation de milliers de personnes dans le monde entier à sa grande œuvre : la sophrologie.
Nous garderons toujours présent en nous le souvenir de sa force, de son enthousiasme, de sa profonde intuition, de son intelligence et surtout de l’immense amour qu’il portait à sa famille et à son travail. Il repose en paix et il incarne désormais la vivance de cette belle valeur de la Transcendance.
Selon son souhait ses obsèques se sont déroulées dans la plus stricte intimité, entouré de ses proches.
La famille remercie toutes les personnes qui partagent sa peine.
Mme Colette Caycedo,
Dr Alfonso-Javier Caycedo, son épouse Janneth et leurs enfants Alejandra et Nicolas,
Dr Natalia Caycedo, son mari Koen et leurs enfants Paola, Elena, Laura et Sofia.
Très grande émotion pour moi d’apprendre cette triste nouvelle.. SDN s’impose …
J’envoie des énergies positives à toute sa famille en ce triste moment
Merci MR Chesné pour votre témoignage.
Qui d’autre que toi, dans le paysage de la sophrologie aujourd’hui, pouvait rendre un aussi bel hommage au Professeur Caycédo. Toi le fils spirituel et le confident, en plus d’être sa plume et fidèle parmi les fidèles à son enseignement. Ton témoignage nous est important et essentiel à l’esprit de son œuvre, et à sa transmission.
Merci Patrick André. Et au plaisir de se revoir.
(Pas une ligne ou un mot sur les grands médias. Qui pourrait être suffisamment influant pour évoquer sa disparition et la perte majeur de ce chercheur et homme de science visionnaire)
Dr Chéné, Isabelle, Charles… Mes pensées vont vers vous tous, intervenants de l’école qui l’avez rencontré et le citiez constamment. A votre contact pendant le temps de la formation, j’ai ressenti à quel point vos vies ont été bouleversées par sa rencontre et son enseignement. Je comprends et partage votre peine.
Pascale GORGEON
Même sans l’avoir connu matériellement, nous sommes émus et ressentons l’importance de cet événement.
Son héritage et son oeuvre demeureront vivants, grâce à toutes celles et ceux qui ont découvert avec émerveillement et bonheur les arcanes de la Sophrologie, et qui la pratiquent créativement, spirituellement, pour le mieux et le meilleur.
Merci Professeur Caycedo pour votre oeuvre.
Adieu
..J’apprend à l’instant sa disparition …
Alfonso reste bien vivant au travers de toutes nos pratiques…
En paix,
Avec tout mon Amour,
Un « BB » sophrologue…
MERCI
Cher monsieur caycedo »papa de la sophrologie »j aurais tellement aimée vous connaître merci pour vos découvertes qui vont sauver bien des personnes je vous promet de poursuivre votre chef d oeuvre grâce a votre savoir je sais pouvoir faire du bien aux autres nous avons fait quelques instants de silence a l école ou j apprend »ma grande soeur la sophrologie » une grande et douce pensée courage a votre chère famille .maitre
Merci Mr Caycedo pour cette œuvre flamboyante auprès de laquelle nous pouvons réchauffer notre cœur.
En meme temps que la chaleur vous avez aussi apporté la lumière, si douce ā éclairer notre chemin.
Je forme le vœux qu il existe un Dieu qui prenne soin de vous, comme vous avez pris soin de nous.
Sincères condoléances.
M Cuenot.
Je vous remercie de donner ici la possibilité de saluer Monsieur A.Caycedo ce grand personnage très érudit sera comme Aristote un référent pour de nombreuses generations…..
Retraitee en formation depuis un an en Sophrologie dans l’objectif de convaincre au mieux de mes capacites et de mes moyens tous les Responsables de l éducation de nos enfants dès leur plus jeune age (enseignent, parents, éducateurs, politiques….) d’insuffler à ceux qui demain à leur tour seront responsables, la bienveillance vis à vis les uns des autres … il est temps de modifier tous les comportements violents et envieux qui ne sont pas dignes de l humanité du XXIème
J’ai rencontré la Sophrologie Caycédienne dans les années 1987. Je me suis attaché à cette méthode que j’ai mise à profit pour la recherche de mon propre équilibre. Et puis je suis devenu Sophrologue, en suivant les enseignements du professeur Caycédo en Andorre.
Depuis je m’applique à transmettre ce que j’ai reçu. Le 13 septembre je proposais dans mon village de Vendée, une mini conférence sur la sophrologie Caycédienne,et en premier lieu projetais la photo de A. Caycedo.
Le lendemain un courrier annonçait la mort du Professeur, avec cette même photo, comme s’il nous avait salués d’un signe de la main.
Dr Chéné, j’ai bien souvent entendu votre nom prononcé dans les différentes Universités auxquelles j’ai participées.
MERCI pour votre témoignage émouvant.
Toute mes condoléances à la famille, un grand homme qui a écrit l’histoire sur le bien être de l’homme, nous laissant son héritage sur la Sophrologie. Un monument devrai sortir en son nom. Repose en paix.
une grande perte pour la psychiatrie française
et oui monsieur le psychiatre la discipline sophrologie est issue du monde de la médecine
discipline reconnue .
PEPE ALBERT neuro psi masabielles lourdes