Réflexion à propos de l’intérêt des Relaxations Dynamiques 5 à 12

Après des échanges avec des sophrologues n’ayant pas encore suivi cette évolution de la sophrologie qu’est le cycle supérieur, car longtemps uniquement enseigné en Andorre par Alfonso Caycedo, j’ai constaté que l’avis péjoratif sur ce cycle donné par certains était en fait lié à la méconnaissance de ces Relaxations Dynamiques 5 à 12.

Le parcours des relaxations dynamiques (RD)

Pour les sophrologues de quelque provenance que ce soit, aller au bout du parcours est un objectif légitime et passionnant, tant pour la pratique professionnelle que pour une progression personnelle. Le parcours de ces Relaxations Dynamiques (RD) est extrêmement riche et complète le potentiel acquis dans les quatre premiers degrés. Il ouvre sur tout un développement phénoménologique et existentiel qui offrira aux sophrologues qui le parcourent, quasiment l’ensemble des outils utilisés par les différentes disciplines psychocorporelles actuellement en vogue. L’une des forces de la sophrologie est d’utiliser l’ensemble des outils psychocorporels qu’à l’homme pour s’améliorer.

Certes, certains pourraient considérer qu’il s’agit d’un syncrétisme, mais ce n’est absolument pas le cas puisque, pour chacun de ces outils, la sophrologie utilise sa méthodologie spécifique phénoménologique existentielle.

Les RD5 à 12, ont été établies par Caycedo dans les années 1990. Elles ont évolué, se sont constituées avec ses collaborateurs au fil de réunions et de vivances.


Les étapes radicales et existentielles

Les étapes radicales et existentielles font aujourd’hui partie intégrante du corpus de la sophrologie.

L’étape radicale est de nature phénoménologique inspirée par la réduction eidétique d’Husserl. Allant à la recherche de l’essence des choses, de l’être et de ses possibles, elle développe au travers des degrés 5 à 8, la vivance et la présence des structures fondamentales de l’être.

  • Dimension conscience (conscience-énergie),
  • Dimension spirituelle, présence de « l’âme » (souffle vital), que l’on peut appeler comme on le souhaite mais qui fait vivre l’essence de cette dimension mystérieuse de l’être, quasi métaphysique.
  • Dimension biologique, à l’essence du corps de la vie avec la phylogenèse.
  • Dimension mentale, à l’essence de l’esprit avec l’approfondissement par la vivance de l’ontogenèse.

L’étape existentielle va animer la vie présente en chacun pour la projeter vers l’exister, le vivre au quotidien, l’ici et maintenant dans l’ouverture de la conscience.
La marche de la liberté existentielle, liberté d’être soi, liberté d’agir selon ses choix, ses valeurs profondes.
La vivance de la tridimensionnalité d’abord des objets (au sens large et philosophique de ce mot), puis des êtres et du monde réel, va développer votre intuition, votre capacité de saisir l’historicité des choses, des êtres et du monde
Enfin la nouvelle quotidienneté, celle de la vie remplie de sens, de valeurs, toujours dans le questionnement existentiel et l’ouverture permanente de la conscience et non pas seulement au moment de méditations.

Si les douze degrés de la relaxation dynamique forment un ensemble cohérent, leur appellation a pu donné lieu à de grandes variations, en fonction de l’évolution. L’important est de retenir le contenu de chacun d’eux, qui fait toujours référence à un ou plusieurs outils universels dont l’homme dispose, mais dont la spécificité est d’être abordés de manière sophrologique phénoménologique et existentielle, tout au long de leur développement (voir le tableau synoptique des titres fondamentaux de chaque RD).


Le passage épistémologique du cycle fondamental au cycle phénoménologique existentiel représente une émergence, l’approfondissement de la sophrologie dans son essence même, philosophique, dans toute son amplification phénoménologique et existentielle. Au fil des degrés, tout est toujours lié et se vit plus ou moins simultanément. Avec le cycle supérieur et les relaxations dynamiques 5 à 12 s’affirment les fondements philosophiques de la sophrologie et sa capacité, en tant que science humaine de la conscience, d’indiquer un chemin pour aller à l’essence des choses et à se situer aux confins de la conscience.

Un seul impératif : L’accomplissement intérieur de la vie. Il s’agit, par la sophrologie, dont la phénoménologie pratique est le fondement, d’activer et développer, au niveau le plus élevé du possible, la compréhension existentielle de son être.

Brève écrite le 14 octobre 2018 par Dr. Patrick-André Chéné.